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L'AUTO FRANCO-RUSSE

 
             

 

NUMÉRO 01

 

Les Lettres du Fil

Publié par l'Agence du Fil SARL@2007

Prix de vente : 10 euros TTC

 

Français     English     Русский

 
L'ASSEMBLAGE l
La Russie attire les constructeurs automobile  
   
LA LOGAN l
Renault recherche des fournisseurs locaux  
   
L'ETAT DU MARCHE 2006 l
Les marques étrangères vont dépasser les locales  
   
POINT S EN FRANCHISE l
Interview de F. Bouquet, directeur International  
   
EN BREF l
Les dernières nouvelles du marché  
   
AGENDA l
Les rendez-vous de l'automobile en Russie  
 

Cher lecteur,

Devant vous le premier numéro de l’Auto Franco-Russe, une lettre économique consacrée au développement du business automobile français en Russie.
L’Auto Franco-Russe est une publication trimestrielle diffusée sur papier et sur Internet. Pour recevoir les prochains numéros, remplissez le bulletin d'abonnement.
L’Auto Franco-Russe est édité par l’Agence du Fil SARL, qui édite des publications consacrées au commerce franco-russe.

   
         
 

L'EVENEMENT

     
         
    LES ENJEUX DE L'ASSEMBLAGE  
           
    La Russie fait des efforts pour attirer les industriels de l’automobile    
         
   

Sur le marché intérieur de l’automobile de plus en plus dominé par les marques occidentales, le gouvernement russe mène aujourd’hui une politique économique en quatre volets. En premier lieu il restreint désormais les dérogations et diminue les échappatoires fiscaux dont pouvaient bénéficier certains importateurs des véhicules neufs. Il ferme les frontières aux importations « grises ». Il cherche à limiter les importations des véhicules d’occasion. Enfin il prend des mesures pour favoriser l’implantation des constructeurs mondiaux sur son sol. A terme le gouvernement souhaite visiblement reclasser le personnel de l’industrie automobile nationale qui se porte mal : soit près de 900 000 personnes.
Ford, Renault, GM, BMW, KIA et Chery se sont déjà installés en Russie. Ford a construit une usine pour la production des Focus près de St Petersbourg. GM a noué un partenariat avec le constructeur local AvtoVAZ pour produire des Chevrolet-Niva, dans une partie de l’usine VAZ à Togliatti. Renault a racheté une usine automobile abandonnée à Moscou en partenariat avec la mairie, propriétaire du site, pour produire des Logan. D’autres constructeurs sont sur le point d’entrer sur le marché : les usines de Nissan, de Toyota et de Volkswagen sont aux différents stades du chantier. Fiat, SsangYong et Isuzu ont signé pour l’assemblage chez Severstal Avto.

   Les cadeaux fiscaux aux constructeurs

Pour faciliter l’implantation des constructeurs, deux régimes ont été mis en place en 2005 : le régime de zone franche dite aussi « zone économique spéciale » et le régime d’assemblage industriel dit « Décret 166 ». Sour le régime de zone franche, l’entreprise résidente de la zone est dispensée des différentes taxes locales et régionales, sa fiscalité passe de 24% à 20%, et elle bénéficie des infrastructures créées grâce au financement régional. Elle peut aussi obtenir d’autres avantages en négociant directement avec la région concernée. En échange l’entreprise s’engage à réaliser des investissements importants : au moins un million d’euros la première année. Il s’agit par définition d’un projet industriel qui aura la vertu de créer des emplois dans la région. La zone franche dans la région de Tatarstan sur la Volga, est déjà prête à accueillir les industriels de l’auto. Une zone franche dans la région de Kaliningrad sur la mer Baltique, accueille l’usine Avtotor qui assemble des modèles chinois ainsi que quelques BMW, Hummer et Chevrolet à partir des blocs pré-assemblés.
Sous le régime d’assemblage industriel, le constructeur automobile qui installe une usine en Russie, peu importe l’endroit mais avec une production minimale de 25 000 véhicules par an, bénéficie d’un régime douanier favorable pour faire venir des composants : les taxes sont ramenées de 20% à 5% ou 3% et jusqu’à l’exonération, selon les cas. En échange il s’engage à « localiser » progressivement la production des composants en en confiant au moins 30% aux entreprises locales au bout de cinq années d’exercice. L’usine Avtoframos de Renault à Moscou bénéficie d’un régime de ce type.
Le régime d’assemblage industriel présente un enjeu majeur pour les constructeurs automobile européens face à la taxation élevée sur les véhicules importés. En installant des usines en Russie, ils peuvent diminuer le coût de revient, ce qui permet de proposer sur le marché des voitures dans les catégories économiques. Et de viser par la même occasion le segment inférieur de la classe moyenne, soit à terme plusieurs dizaines de millions de consommateurs. La production des marques étrangères dans le régime d’assemblage industriel devrait s’élever à plus de 700 000 voitures par an en 2009-2010.

   Un enjeu intéressant pour les fournisseurs mondiaux

Le point faible de la « localisation » est dans l’obligation à terme de faire appel aux fournisseurs locaux. La qualité qu’ils proposent, ne permet pas d’envisager la plupart du temps des partenariats industriels. Quelques exceptions méritent d’être soulignées : les pare-brises fabriqués par l’usine de Borsk assurent un niveau de qualité acceptable et égal dans le temps. La mousse des sièges fait aussi partie des produits fiables.
La carence des fournisseurs locaux a déjà provoqué quelques ennuis fiscaux à Ford et risque de frapper les autres constructeurs dans les années à venir, au moment où ils auront à justifier l’implication de l’industrie locale. Les fabricants mondiaux des pneumatiques ont été les premiers à comprendre les enjeux de cette localisation forcée. Leur objectif : fournir les chaines d’assemblage à partir des usines installées en Russie même et considérées de ce fait comme des entreprises locales. Le finlandais Nokian Tyres à implanté son usine dans la région de St Petersbourg. Michelin s’est installé près de Moscou. Bridgestone recherche un site.
Les fournisseurs mondiaux comme Magna, Cummins Engine, Bosch ou Siemens VDO, sont aussi nombreux à créer des partenariats sur place. Pour leur faciliter la tâche, le gouvernement prépare un nouveau train de mesures fiscales. Avec l’objectif est d’étendre aux fournisseurs de l’industrie automobile le régime d’exonérations douanières déjà appliqué aux constructeurs automobile. Dans un proche avenir les fournisseurs pourraient bénéficieront des mêmes avantages pour faire venir les pièces nécessaires à la production des composants dans leurs usines installées en Russie. Il y a de la place et surtout il y a de la demande sur ce marché pour les fournisseurs français et européens.

   
         
  ACTUALITES

 

   
         
    LE SUCCES FOU DE LA LOGAN  
       
    Renault recherche des fournisseurs locaux    
       
   

La Logan est devenu le modèle phare d’Avtoframos, la filiale russe de Renault qui occupe aujourd’hui la septième place sur le marché russe, selon ses propres informations. 29 000 voitures ont été vendues en 2005 tous modèles confondus. Les prévisions pour 2006 portaient sur 60 000 unités mais elles seront probablement dépassées puisque 30 000 voitures ont été vendues pendant les six premiers mois 2006 et la croissance ne ralentit pas. Assemblée dans l’usine Avtoframos à Moscou depuis avril 2005, la Logan a immédiatement séduit la classe moyenne russe. A tel point que ce modèle assure désormais la majorité des ventes de la marque.
« Aujourd’hui 80% des pièces de la Logan sont livrées à partir d’un entrepôt situé près de l’usine Dacia en Roumanie. Cela représente jusqu’à 40 camions par jour », constate Oxana Nazarova, chef de département chez Avtoframos. La fabrication de quelque 20% des composants (en nombre de références) a été confiée aux producteurs locaux. Cela concerne les tapis, la mousse des sièges et diverses pièces plastiques dont les pare-chocs. La part de la production localisée devrait être portée à 30% fin 2006.
La direction d’Avtoframos a établi des contacts avec Valery Shantzev, le gouverneur de la région de Nijni, dans la perspective de faire appel aux entreprises de la région qui abrite de nombreux fournisseurs de l’industrie automobile : l’usine des moteurs Zavolzhsky, le fabricant des câbles Avtoprovod à Arzamas etc.
Avant de devenir gouverneur, Valery Shantzev est resté une dizaine d’années au poste d’adjoint au maire de Moscou en charge des grandes entreprises. Il a supervisé le projet franco-russe d’usine d’assemblage Avtoframos et il a été président du Conseil de surveillance de l’entreprise. Visiblement la filiale de Renault fait confiance à son ancien partenaire.
« Nous cherchons en priorité des fournisseurs locaux pour des pièces fragiles ou volumineuses, notamment les pneumatiques. Avec l’arrivée prochaine de Nissan, de Volkswagen et de Toyota, nous espérons que les fournisseurs européens seront aussi plus nombreux à s’installer ici ! », ajoute Oxana Nazarova.

   
 

 

   
    AD EN RUSSIE  
         
    Ses trois réseaux s’étendent jusqu’à l’Oural    
         
   

Spécialisé dans les pièces de rechange pour les voitures européennes, le réseau Auto Distribution compte parmi les plus grands réseaux sur son segment en Russie. Il est composé de trois sociétés indépendantes avec trois propriétaires différents, de moins en théorie : Smartek et Moskvorechie à Moscou avec 9900 et 3400 m² d’entreposage respectivement, et Koleso Fortuni à St Petersbourg avec 7000 m². AD Russie est aussi présent dans onze autres villes avec des entrepôts régionaux.
Les trois compagnies qui forment le réseau, se présentent elles-mêmes face à AD International comme un interlocuteur unique, sous l’appellation de Premier Automotive Group présidé par M. Guennadi Korolkov. Le bureau central de PAG chapeaute la structure AD avec les fonctions de coordination et de marketing.
L’implantation est aujourd’hui limitée à la partie européenne de Russie jusqu’à la région d’Oural, avec une exception pour la ville de Novossibirsk en Sibérie. Un élargissement vers la partie asiatique du pays n’est pas exclu. « Plusieurs réseaux implantés en Sibérie ont demandé à adhérer au groupement mais ils n’ont pas toujours la taille adéquate, explique Olessia Vershinina, responsable marketing chez AD Russie. Quant à l’’Extrême Orient, c’est un marché spécifique car le parc y est composé de voitures importées des pays de la région et surtout du Japon, souvent avec le volant à droite ».
PAG - AD Russie ne propose pas de carrosserie ni de pneumatiques pour l’instant. « Pour les pneus cela pourrait se faire un jour. C’est évident que le propriétaire d’une Mercedes ne va pas monter des pneus de fabrication russe. Mais il faut voir la capacité des entrepôts, et avoir la certitude de disposer d’une marge suffisante sur les produits des grands fabricants comme Goodyear ou Michelin », remarque Olessia Vershinina. AD Russie travaille aujourd’hui avec une centaine de fournisseurs européens et asiatiques. Le réseau russe peut aussi référencer d’autres fournisseurs que ceux déjà référencés par AD au niveau mondial.

   
         
    NOKIAN TYRES S'AGRANDIT  
         
    Le fabricant des pneus joue sur la gamme Premium    
         
   

Le manufacturier finlandais de pneumatiques Nokian Tyres importe ses produits en Russie depuis 1964. C’est grâce à cette présence de longue date et à l’excellente réputation de ses pneus hiver, que la compagnie a en fait inventés, que la marque Nokian est maintenant une des plus reconnues en Russie. Depuis 2005 la Russie est devenu le 1er marché géographique du groupe Nokian, devant la Finlande et les Etats-Unis.
La part de marché du groupe sur le marché russe des pneus premium a progressé de 20% en 2004 à 25% en 2005 (répartis entre 30% pour le segment des pneus hiver et 10% pour celui des pneus été). La croissance de Nokian a atteint 35% en volume pour le premier trimestre 2006.
Andrei Pantioukhov, directeur général de Nokian Shina LLC, considère que cette tendance va se poursuivre : “Le marché automobile russe explose, avec un taux de pénétration des marques étrangères très dynamique. Ces changements dans la structure du marché sont très positifs pour des fabricants de pneus premium comme Nokian. Le marché des pneumatiques automobile a augmenté de 8% en 2005 alors que les pneus premium seuls ont augmenté de 20% et que nous, Nokian, avons cru de 40%. La croissance du marché automobile russe nous est plus positive à nous qu’à nos concurrents. Nous sommes des spécialistes de pneus hiver. Alors à chaque fois qu’une voiture neuve est vendue, le nouveau propriétaire achète un set de pneus hiver immédiatement”.
L’autre facteur clé de succès significatif de la stratégie de Nokian en Russie repose sur la construction d’une usine « green field » à Vsevolozhsk dans la région de Saint Petersbourg. Le projet a été finalisé en moins de 18 mois.
Aujourd’hui l’usine tourne à pleine capacité avec une production planifiée de 1,9 million de pneus pour 2006. Des capacités supplémentaires seront graduellement ajoutées pour pousser la production à 4 millions de pneus en 2008”. 100 millions € ont été investis dans l’usine à ce jour, et au moins 30 millions € supplémentaires par an seront investis d’ici 2008”.
La production à Vsevolozhsk est prévue pour être commercialisée essentiellement sur le marché russe : “L’évolution de la demande sur le marché russe et la progression des parts de marché de Nokian en Russie doivent absorber la majorité de la production... La Russie est devenue le 1er marché géographique du groupe, devant la Finlande et les Etats-Unis”.
La prochaine étape de la stratégie de Nokian en Russie sera l’extension de son réseau de distribution : le groupe s’est constitué aujourd’hui un réseau de 39 franchisés. L’objectif est d’atteindre 100 franchisés pour la fin 2007, ce qui constituera la grille idéale selon le point de vue d’Andrei Pantioukhov: “Le choix de la franchise permet à la fois de se développer sans investissement lourd et de profiter de l’implication et de l’énergie des contractants individuels”.

   
         
   

l Nokian Tyres en Russie :
- Un chiffre d’affaires d’environ 120 millions d’euros en 2005
- 18 centres logistiques et 39 points de vente à l’enseigne Vianor (août 2006)
- 25% de parts de marché sur le segment des pneus premium
- Une usine dans la région de Saint Petersbourg avec 270 employés
- Deux (et bientôt trois) lignes de fabrication opérant 24h/24
- Une production de 6 000 pneus par jour

   
         
    QUI A PEUR DES CHINOIS ?  
         
    Great Wall victime des bureaucrates    
         
   

Great Wall se déclare victime d’une cabbale de la part de la bureaucratie locale. En mars 2006 le constructeur chinois a annoncé son intention de construire une usine dans la zone franche Alabouga dans la région de Tatarstan. Le site devait assembler le 4x4 Hover, un modèle présenté depuis au Mondial de l’Automobile à Paris. Le constructeur qui a vendu 8 000 voitures en 2005 en Russie, tablait ici une production annuelle de 50 000 voitures avec un investissement d’environ 70 millions d’euros.
Les conditions spécifiques de la zone franche dite « zone économique spéciale », prévoyaient une exonération des différentes taxes pendant dix ans, une imposition au taux réduit de 20% au lieu de 24% ainsi qu’un investissement de la région dans le développement des infrastructures.
L’administration russe s’est rapidement montrée hostile au projet. Le dossier était freiné à tous les stades dans les différents ministères et les bureaucrates laissaient entendre que le projet d’assemblage d’un 4x4 chinois ne répondait pas aux exigences pour l’installation dans une zone franche. Et en même temps, la holding Severstal de l’homme d’affaires Alexei Mordachov, le fiancé débouté d’Arcelor, annonçait son intention d’installer une usine de Severstal-Avto dans la zone franche « Alabouga » avec l’objectif de produire des 4x4 et d’autres modèles. Ce projet a reçu un accueil enthousiaste auprès des différentes administrations impliquées dans la décision. Ce qui ne surprend pas compte tenu des bons rapports entre M.Mordachov et le président Poutine.
Pendant ce temps l’affaire Great Wall commençait à faire jaser dans les milieux des investisseurs, au point d’inquiéter Guerman Gref, le libéral ministre de l’Economie. Il a annoncé mi-septembre qu’il allait régler lui-même les questions restées en suspens entre les ronds-de-cuir de son ministère et les administrations de Tatarstan. On attend avec intérêt les résultats de son intervention.

   
         
    AMTEL MONTE EN GAMME  
         
    Le fabricant russo-hollandais cherche à suivre l'évolution rapide du marché    
         
   

« Dans les sondages marketing notre marque Amtel obtient aujourd’hui un score de 71% de notoriété auprès des consommateurs russes », se réjouit Pavel Smirnov, directeur marketing d’Amtel-Vredestein, un des leaders du marché des pneumatiques en Russie. Son entreprise fait partie des trois leaders du marché et elle a encore ajouté à sa notoriété en se portant acquéreur d’un fabricant européen : en avril 2005 Amtel a racheté le hollandais Vredestein Banden, pour un montant proche de 220 millions. Les pneus Vredestein sont vendus essentiellement en Europe et positionnés haut de gamme.
Quel était l’objectif de cette acquisition ? « En achetant Vredestein nous avons acheté des technologies et du savoir-faire en matière de management. C’est cher mais les acquérir par d’autres moyens aurait été trop long », admet-on chez Amtel. Car le marché n’attend pas. Amtel-Vredestein occupe aujourd’hui 18% du marché des VP, selon ses propres sources, tandis que ses deux principaux concurrents Sibur et Nizhnekamskshina détiendraient 15% chacun. Mais les pneumaticiens locaux fournissent essentiellement des produits bas de gamme sur le segment C, celui des voitures de conception russe, des Lada d’AvtoVAZ ainsi que d’autres marques dont la production a été arrêtée. Ces véhicules vieillissent et leur nombre se réduit : le parc est à 17% composé de voitures âgées de 20 ans et plus. Le segment C est en diminution naturelle, de 80% du marché il est passé à 60% ces dernières années. Et sur ce segment « économique » les marges des pneumaticiens sont très faibles.
Les voitures qui viennent en remplacement sont situées plutôt sur le segment B. La classe moyenne, grande consommatrice de l’automobile aujourd’hui, ne se laisse plus convaincre par le seul argument prix. « Ils recherchent la qualité et la fonctionnalité, ils nous demandent des pneumatiques adaptés à leurs conditions de conduite, à la campagne, à la ville, à la vitesse, à la résistance à l’aquaplaning », note Pavel Smirnov. Amtel vise de plus en plus ce segment B où il rentre progressivement en concurrence avec des marques comme Kleber, Barum ou Matador. Le pneumaticien cherche aussi à investir la première monte. Ses pneus sont déjà fournis sur les chaînes de montage de Kia Spectra, en concurrence avec d’autres marques car les usines installées en Russie n’aiment pas se limiter à un fournisseur unique.
Le développement du réseau de distribution et des services associés est en cours. Le pneu en Russie est un produit saisonnier où l’on jongle avec les deux gammes : pneus Eté et pneus Hiver, souvent cloutés. Pour remplir les magasins et les centres de montage entre les saisons Amtel-Vredestein envisage de proposer des batteries, des essuie-glaces et d’autres produits dans son réseau de 102 centres Av-To. Pavel Smirnov compte s’inspirer du modèle des chaînes de montage rapide, notamment l’enseigne britannique KWIK-FIT (propriétaire de Speedy en France). D’autres acquisitions sont programmées ou ont déjà été finalisées, notamment le rachat du grossiste distributeur de composants auto PigMa qui possède un entrepôt à Nijni Novgorod et propose un catalogue de 27 000 références à 1500 clients en Russie et dans les pays voisins. Pigma est en train de racheter Mégashina, un grossiste en pneumatiques qui vend jusqu’à 600 000 pneus par an à partir de ses 18 plates-formes logistiques. Et qui est devenu depuis peu le master franchisé du français Point S (voir l’interview plus loin). L’intégration des nouveaux réseaux de distribution sera l’enjeu du développement d’Amtel-Vredestein pour les mois à venir.

   
         
   

l Qui est Amtel-Vredestein ?
Amtel fabrique 14 millions de pneus par an dans ses usines à Voronezh, à Kirov et à Moscou. La production de Vredestein avant le rachat était de 4 millions de pneus en 2004, fabriqués par l’usine d’Enschede aux Pays-Bas. Aujourd’hui une cinquième usine est en construction sur le site de Voronezh. L’entité Voronezh-2 va fabriquer des pneumatiques sous la marque Vredestein destinés aux marchés extérieurs.

   
         
    AVTOVAZ EN PANNE  
         
    L'usine de Togliatti n'arrive pas à se procurer des composants auto de qualité    
         
   

Moins de 5% des 2000 fournisseurs locaux de l’industrie automobile répondent aux standards de qualité et le nombre de défauts constatés sur des composants de fabrication locale est plus de dix fois supérieur aux exigences de l’industrie, selon les déclarations de M. Andrei Reus, ministre de l’Industrie par intérim.
AvtoVAZ, le principal constructeur auto du pays est la première victime de ce fléau : entre 70% et 75% de défauts sur des Lada produites par AvtoVAZ sont imputables aux fournisseurs des composants, selon le constructeur. Cette non-qualité des composants est la raison pour laquelle il cherche à imposer des contrôles qualité « maison » et des normes de plus en plus strictes à leurs fournisseurs. Jusque là AvtoVAZ exigeait une certification par des institutionnels. Cette méthode ne permettait pas d’atteindre la qualité requise. Il vient de créer un centre de certification qualité interne avec l’objectif d’imposer une nouvelle homologation à ses fournisseurs. Les fabricants des équipements électriques et électroniques sont parmi les premiers candidats à cette épreuve. Et AvtoVAZ propose aux autres constructeurs nationaux, GAZ, OuAZ, Serverstal Avto de s’associer à cette démarche.
Aujourd’hui l’usine AvtoVAZ fait appel essentiellement aux fournisseurs locaux et à quelques producteurs étrangers, pour des pièces plastiques ou des ceintures de sécurité. Le constructeur a mis en place une plate-forme d’achats électronique http://postavka.lada-auto.ru/ et compte organiser une exposition de composants auto, avec l’objectif d’attirer de nouveaux fournisseurs étrangers. L’exposition aura lieu dans le cadre du salon auto de Samara, du 18 au 20 avril 2007.

   
         
    FORD FACE AU FISC  
         
    L'usine n'a pas suivi son planning de localisation    
         
   

Le département local de Ford Motor Co n’a pas pu suivre son planning de localisation des fournisseurs. Ce qui a provoqué le mécontentement du fisc. Ford a été le premier constructeur a avoir monté une usine d’assemblage à Vsevolozhsk dans la région de St Petersbourg, en 2002. L’entreprise a bénéficié d’une facilité douanière pour faire entrer les composants sans taxation, avec l’obligation de localiser la production de 50% des composants de Ford Focus au bout de cinq ans. Quelques 40% ont du être localisés en juin 2006 mais Ford n’a pas pu dépasser le niveau de 35%. Le Comité des douanes lui a alors réclamé un rappel des taxes pour toute la durée depuis la construction de l’usine, soit 11,5 millions d’euros. Ford a saisi le gouvernement fédéral en demandant de revoir l’accord et de bénéficier des conditions plus souples dans le cadre de la nouvelle réglementation sur « l’assemblage industriel » adoptée en 2005. Il a obtenu la révision des conditions son accord d’investissement mais il a été obligé de verser la totalité des rappels douaniers. Le constructeur a saisi la justice pour en obtenir le remboursement.

   
         
    PIRELLI FAIT +50%  
         
    Sa croissance est assurée par des pneus haut de gamme    
         
   

« Pour le segment des pneus à haute vitesse nous enregistrons une croissance de 50%, tandis que sur les segments à bas prix nous perdons plutôt des parts », confie Aimone di Savoïa Aosta, directeur général de Pirelli Tyres Russia.
Le fabricant italien se plait à souligner que son expérience en Russie a commencé avec des livraisons de caoutchoucs au 19ème siècle, et s’est poursuivie dans les années 1970 quand il a transféré des technologies au bénéfice de l’usine des pneumatiques de Nizhnekamsk. Un deuxième transfert a eu lieu en 2001-2002. Quant aux produits de la marque, ils ont été vendus à travers un réseau d’importateurs jusqu’en 2005. Depuis Pirelli a renforcé son implantation en créant une société de droit russe. Et il a même procédé à la diffusion d’une centaine d’exemplaires de son célèbre calendrier en Russie : « J’aurai pu en distribuer beaucoup plus car la demande est énorme », sourit Aimone di Savoïa Aosta.

   
         
   

l Qui est Pirelli en Russie ?
Le pneumaticien revendique 8% à 10% des importations en volume, ce qui le positionne à la 6ème place en Russie, selon ses analyses. Pirelli développe son propre réseau de corner-franchise baptisé Key Point : 48 points de vente dans la partie européenne de Russie, surtout à Moscou. Un élargissement vers la Sibérie fait partie des projets.

   
         
    TOYOTA AUX PETITS SOINS  
         
    Le constructeur a réservé des emplacements sur son site pour accueillir les fournisseurs    
         
   

Pour sa future usine de Shushari près de St Petersbourg, Toyota a réservé un terrain de 220 hectares, soit beaucoup plus que nécessaire. Le constructeur a prévu d’utiliser ce terrain pour créer une pépinière de fournisseurs. La production des Toyota Camry devrait démarrer en 2007.
Le japonais Boshoku vient d’annoncer qu’il allait ouvrir la production des sièges directement dans l’usine Toyota dans un premier temps, avant de construire son propre site. La production devrait démarrer en décembre 2007 pour équiper entièrement la production locale des Toyota Camry soit 20 000 voitures par an, dans un premier temps.
Le canadien Magna International va aussi construire une usine de composants près de l’usine Toyota. Les investissements s’élèvent à 40 millions d’euros. Le chantier doit démarrer en 2007. Le site devrait produire des pièces plastiques pour le salon et des éléments de carrosserie, pour les usines de Toyota, Nissan et General Motors.

   
         
    LES CREDITS AUTO EN HAUSSE  
         
    Ils sont destinés à l'achat des voitures occidentales    
         
   

Les crédits auto sont en plein développement. Les banques occidentales proposent en Russie pour l’achat d’une voiture des taux beaucoup plus attractifs que les taux pratiqués pour des crédits à la consommation. Par exemple la banque autrichienne Raiffeisen bien implantée dans le pays, propose des crédits auto à 9,5% pour une durée de cinq ans quand le crédit est libellé en devises, et 14% pour la même durée quand il est en roubles. A titre de comparaison, le taux appliqué aux crédits à la consommation en roubles est de 16,5% dans le même établissement, et il peut atteindre 23% ou plus dans d’autres banques. Les crédits voiture sont utilisés pour l‘achat des véhicules d’une valeur supérieure à 10 000 euros, ce qui les réserve de fait aux marques étrangères.

   
         
 

PRATIQUE

 

   
         
    LE MARCHE EN 2006  
         
    Les voitures étrangères seront plus nombreuses que les véhicules russes en 2006    
         
   

La production des automobiles toutes catégories et tous producteurs confondus, s’est élevée à 1 352 634 unités en 2005 soit 2,6% de moins qu’en 2004. L’essentiel de la production est concentré sur la catégorie VP où le total s’élevé à 1 067 157 voitures soit moins 3,9% par rapport à 2004.
La production des modèles de conception locale a reculé de 6,7% s’établissant à 911 122 voitures. Elle est assurée en quasi-totalité par l’AvtoVAZ : 721 492 voitures soit à peu près le même résultat qu’en 2004. Le prix de vente de ses modèles Kalina se situe entre 4000 et 8000 euros, ce qui leur permet d’échapper à la concurrence des modèles occidentaux. Les autres producteurs – GAZ, OuAZ, SeAZ, IZh Avto – ont affiché des baisses de la production allant jusqu’à 30% en douze mois. La plupart ont annoncé leur attention de stopper la production des modèles de conception locale et de réorienter la production vers l’assemblage des marques étrangères, comme c’est déjà le cas pour IZh Avto.
La production des modèles étrangers assemblés en Russie a connu une hausse de 17,2% en 2005, pour atteindre 156 035 voitures.
Les importations des marques étrangères se seraient élevées à environ 450 000 unités pour les véhicules neufs en 2005. Quant aux importations des voitures d’occasion, elles sont difficiles à estimer tant la fraude douanière qui entoure cette activité, biaise aussi les statistiques.
Le total du marché s’est élevé à environ 1 500 000 voitures neuves. Le volume des ventes des marques étrangères importées ou assemblées sur place s’est établi à environ 600 000 unités en 2005, soit 66% du volume de la production locale.

Pour les six premiers mois 2006 le marché automobile s’est élevé à environ 10 milliards d’euros, selon PriceWaterhouse. La croissance a été de 14% par rapport à la même période de l’année précédente.
Les ventes des véhicules de conception locale ont augmenté de 1% en volume et de 4% en valeur pour la même période. Les marques étrangères assemblées en Russie ont connu une hausse de 39% en volume et de 53% en valeur. Les ventes des véhicules neufs importés ont atteint 418 280 unités pour les six premiers mois 2006.
Il est probable que les ventes des véhicules neufs de marques étrangères importés ou assemblés sur place, se situeraient entre 950 000 et 1 000 000 unités en 2006, en dépassant pour la première fois les marques locales.

   
         
 

VECU

     
         
    POINT S : 250 POINTS DE VENTE  
         
   

Point S est la première enseigne européenne de services automobiles à s'implanter sur le marché Russe. Le réseau français a signé un contrat de master franchise avec le groupe MegaShina, le 3ème plus gros distributeur du pays. Fabien Bouquet, directeur des opérations internationales chez Point S Développement, explique son projet.

   
         
   

Auto Franco-Russe : Pourquoi avez-vous choisi MegaShina ?
Fabien Bouquet : Cette enseigne dispose de 18 entrepôts avec une couverture de 75% du territoire. Cela a été un critère de sélection très important car indispensable pour maîtriser une chaîne logistique sans ruptures. MegaShina est en mesure de gérer un stock et d’assurer la mise à disposition des produits aux clients, ils ont une approche cohérente de la logistique et du service. Leurs managers ont bien compris l’intérêt de notre partenariat. De plus leur schéma de distribution nous convient : ils exercent leur activité de grossiste en contact direct avec les magasins, sans passer par plusieurs niveaux de grossistes ou distributeurs régionaux. Cela correspond à notre vision car permet de maintenir une politique commerciale cohérente.

- Comment avez-vous trouvé ce partenaire ?
Il nous a fallu neuf mois d’approche. J’ai fait le tour des acteurs importants, pour certains directement et pour d’autres avec le soutien de l’Ambassade de France.

- Le concept Point S sera-t-il appliqué à l’identique sur ce marché ?
On ne peut pas exporter le modèle commercial européen directement. Il faut l’adapter suivant les différences culturelles. Nous allons sans doute adapter notre concept en l’étalant sur plusieurs étapes, suivant la maturité du marché. L’approche basée sur la relation client, la fidélisation, le marketing direct viendront dans un deuxième temps.

- Quelle est votre analyse de la distribution auto en Russie ?
Le marché de la pièce de rechange auto est contrôlé à plus de 90% par des importateurs et des grossistes. Il n’y a pas ou peu d’enseignes structurées. A part sans doute le réseau Av-To sur le marché de la pièce détachée, et avec qui notre master franchisé a un actionnaire commun, le pneumaticien Amtel.
Sur ce marché nous visons les entrepreneurs indépendants, avec l’objectif de les fédérer autour d’une enseigne. A court terme elle sera portée par une structure locale dédiée, Point S Russie. MegaShina travaille déjà sur la création de cette société.

- Vous travaillez sur le marché russe depuis plusieurs années, comment jugez-vous son potentiel ?
Il m’arrive aussi de travailler sur le marché chinois, et de faire des comparaisons avec le marché russe. Je trouve que le contexte d’affaires est plus ouvert en Russie, il y a plus d’opportunités pour les entreprises françaises. Quant au marché automobile, aujourd’hui chez certains concessionnaires il y a 6 à 9 mois d’attente pour avoir son véhicule. Le parc automobile évolue plus vite que l’offre pour les services d’entretien. Les attentes des possesseurs des vieilles Lada et des conducteurs des Ford Focus sont différentes. Il nous faut pouvoir répondre aux uns et aux autres.

- Comment faites-vous établir une relation de confiance avec le partenaire en Russie ?
Les Russes sont des gens de parole, contrairement aux stéréotypes. La relation humaine est plus importante que la relation d’affaires. Elle est au moins aussi importante que votre offre commerciale. Je dirais que c’est un pré-requis. Mais le contrat a aussi son importance car le turnover dans les entreprises est élevé et votre interlocuteur peut partir à tout moment. Donc il est prudent d’avoir aussi des écrits.

   
         
   

l Qui sont les partenaires de Point S en Russie ?
Point S a signé un contrat de master franchise avec le groupe MegaShina, le 3ème plus gros distributeur du pays avec 18 plates-formes logistiques qui vend jusqu’à 600 000 pneumatiques par an à plus de 500 clients, selon l’entreprise. Par un jeu de rachats son master franchisé se retrouve aujourd’hui lié à Amtel-Vredestein, le plus grand fabricant de pneumatiques en Russie. Dans le cadre du développement de son département de détail Av-To, Amtel vient de racheter le grossiste distributeur de composants auto PigMa appartenant aux hommes d’affaires Mikhaïl Pigaev et Nikolaï Makarov. PigMa possède un entrepôt à Nijni Novgorod, sa ville d’origine, et compte 1500 clients en Russie et dans les pays voisins et propose un catalogue de 27 000 références. Et Pigma est en train de racheter Mégashina.
Dans le cadre de la master franchise MegaShina va créer son propre réseau de distribution à la marque Point S et va proposer l’enseigne à ses clients distributeurs. La couverture géographique vise un objectif de 30 points de vente à fin 2006 et 250 à l’horizon 2010, dans les 13 principales villes de Russie. Dans un premier temps le réseau servira uniquement des pneumatiques VP. Tous les points de vente seront mis aux standards dans les 6 mois. Megashina va proposer aux futurs franchisés une offre de crédit en partenariat avec une banque locale pour l’ouverture de la franchise Point S. (Les crédits aux entreprises en Russie ne sont pas développés de la même manière qu’en Europe : de courte durée, 12 ou 24 mois, ils affichent des taux atteignant 25% et plus. Nombre de petits entrepreneurs ne peuvent pas y faire appel).
La Russie est le 11ème pays dans lequel Point S s’exporte. En Europe centrale le groupement est déjà présent en Pologne, en Hongrie et en République Tchèque.

   
         
 

EN BREF

     
         
   

- L’usine OuAZ (groupe SeverstalAvto) à Oulianovsk sur la Volga a commencé l’assemblage des camionnettes Isuzu NQR 71. Les prévisions des ventes tablent sur 10 000 unités dans les trois ans à venir, pour un investissement proche de 1,25 millions d’euros. Les 500 premiers véhicules devaient être assemblés en 2006.

- Le groupe GAZ a racheté l’équipement et la licence de production des modèles Chrysler Sebring et Dodge Stratus auprès de Daimler Chrysler. La fabrication de ces modèles chez le constructeur devrait être arrêtée fin 2006. La production en Russie sous une marque encore à définir, sera réalisée dans l’usine de GAZ à Nijni Novgorod sur la Volga. L’usine produisait jusqu’à peu les voitures de conception locale. GAZ compte produire jusqu’à 65 000 voitures par an, avec un investissement de 125 millions d’euros.

- SeverstalAvto a acquis la licence de production pour les utilitaires Ducato de Fiat. La production dans l’usine Elabouga située dans la zone franche Alabouga au Tatarstan, devrait commencer fin 2007. Les prévisions portent sur 75 000 unités par an.

- Le marché des pièces détachées de contrefaçon pour les voitures de marques russes s’élèverait à 1,75 milliards d’euros soit environ 30% du marché global, selon l’Association nationale des producteurs des composants automobiles (NAPAK). Fabriquée par des petites entreprises dans des conditions aléatoires, la contrefaçon est destinée à la seconde monte.

- Les Ford Focus assemblés à Vsevolozhsk vont recevoir des jantes en alliage léger fabriquées par l’entreprise KiK à Krasnoïarsk en Sibérie.

- L’usine Michelin à Davidovo dans la région de Moscou fournit depuis septembre 2006 des pneumatiques été pour une partie des Ford Focus assemblées en Russie. Construite avec un investissement de 60 millions d’euros et mise en service en 2004, l’usine produit des pneus été Energy et des pneus hiver Alpin. La production a atteint 925 000 pièces en 2005. Sa capacité de production pourrait atteindre 2,1 millions de pièces par an.

- Bridgestone cherche un emplacement de 10 ha dans la région de St Petersbourg pour sa future usine.

- PSA travaillerait sur un projet d’usine en Russie, selon des sources proches du gouvernement russe. Les pourparlers seraient en cours autour des modalités de l’accord d’investissement prévoyant des facilités fiscales pour l’entreprise. L’usine d’une capacité de 60 000 voitures, pourrait être située dans la région de Nijni et serait mise en service en 2009.

- L’allemand WOCO compte devenir fournisseur d’AvtoVAZ pour des pièces caoutchoucs. Les parties seraient en train de finaliser l’accord. WOCO va installer une usine à Togliatti sur la Volga, ville d’AvtoVAZ, d’ici 2007.

- La société locale VAZInterService et le sud-coréen Halla vont créer un site de production des systèmes de climatisation à Togliatti. Sa production devrait équiper les Kia Spectra assemblées dans l’usine IzhAvto à Izhevsk, dans la région d’Oural. VAZInterService et IzhAvto appartiennent à la même holding SOK de l’homme d’affaires Iouri Kachmazov. La fortune de M. Kachmazov a été estimée à 210 millions d’euros en 2005 selon le magazine Finans.

- Bosch compte construire deux usines en Russie. L’allemand vient de signer avec AvtoVAZ un accord de coopération technique qui porte jusqu’à 2010. Bosch va participer à la conception de nouveaux modèles sur la base d’une plateforme unifiée dite « plate-forme B/C » pour les mettre en conformité avec les futures réglementations sur les émissions toxiques et sur la sécurité, l’adaptation de l’ABS et de nouveaux moteurs 1,4 et 1,6 litres. Bosch projette de construire des usines dans les régions de Moscou et de St Petersbourg. Les dates ne sont pas annoncées pour ces deux chantiers. Aujourd’hui Bosch possède 97% du capital de l’entreprise russe Bosch-Saratov. Installée à Saratov sur la Volga, elle produit des bougies d’allumage, des capteurs volumétriques, des pompes à essence, des câbles, etc.

- Severgal, la joint venture d’Arcelor (25%) et de Severstal (75%), teste sa ligne de production d’acier galvanisé à Tcherepovets dans le nord de la Russie. L’usine devrait produire 17 000 tonnes en 2006 et sa capacité de production pourrait atteindre 400 000 tonnes par an. L’entreprise compte la proposer à AvtoVAZ et à AvtoFramos, la filiale russe de Renault.

- L’italien Magnetto a été sélectionné par Volkswagen pour fournir les pièces de carrosserie pour sa future production en Russie. Le futur site du fournisseur pourrait être situé dans la région de Moscou ou dans la région de Nijni Novgorod. Une joint-venture avec l’usine GAZ de Nijni fait partie des options envisageables. Le chantier de l’usine Volkswagen à Kalouga devrait démarrer avant la fin de l’année.

- L’allemand Automotive Lighting compte construire une deuxième usine en Russie, dans la région de Riazan. Son lancement est prévu pour 2008. Le futur site pourrait produire des feux arrière et des phares antibrouillard pour les Renault Logan assemblées à Moscou. Automotive Lighting vise également les futures usines de Toyota et de Volkswagen. Aujourd’hui ce fournisseur compte AvtoVAZ, GM-AvtoVAZ, GAZ et OuAZ parmi ses clients, et revendique près de 15% du marché d’éclairage automobile en Russie.

- Siemens VDO compte ouvrir de nouveaux sites de production à Togliatti sur la Volga et à Kalouga dans la région de Moscou. Le site de Togliatti devrait produire l’équipement électrique pour les usines AvtoVAZ (Lada) et GM-AvtoVAZ (Niva) situées dans la même ville. Aujourd’hui le site de Siemens VDO à Chistopol dans la région de Tatarstan, produit des tableaux de bord pour AvtoVAZ et pour KamAZ (camions).

- Le coréen Kia Motors a signé avec la holding SOK un accord pour l’assemblage des Kia Rio dans l’usine IzhAvto à Izhevsk, dans la région d’Oural. L’usine produit déjà sous licence le modèle Kia Spectra dont la fabrication en Corée du Sud a été arrêtée.

- TZSK, un fabricant de roues en acier situé à Togliatti près du site d’AvtoVAZ, a acheté la licence de Hayes Lemmerz International pour utiliser ses technologies dans la production.

- La joint-venture entre l’américain Cummins Engine Company et le constructeur des camons lourds KamAZ, a commencé la production des moteurs sur le site de KamAZ à Naberezhnie Chelny. Les moteurs d’une puissance de 120 cv à 275 cv répondent aux normes de pollution Euro-2. L’usine devrait produire 12 000 moteurs en 2008 et 24 000 en 2010. Cummins Engine est partenaire de KamAZ sur différents projets depuis 1991.

- AvtoVAZ compte mettre en chantier une nouvelle usine de moteurs avec une capacité de 660 000 unités par an. Le chantier devrait commencer en 2007 sur le site d’AvtoVAZ à Togliatti. L’investissement pourrait atteindre 420 millions d’euros.

- Amtel-Vredestein a racheté l’usine des pneumatiques « Moscow Tyres MShZ-M », ex-joint-venture du russe MShZ (propriété de la mairie de Moscou) et de l’allemand Continental. La capacité de l’usine est de 2,2 millions de pneumatiques par an. Le fabricant russe aurait accepté de reprendre l’endettement de MShZ estimé à 60 millions d’euros.

- Izh Avto pourrait être mis en vente. Son propriétaire la holding SOK de l’homme d’affaires Iouri Kachmazov, souhaite le proposer à Kia ou à Hyundai. Son argument : l’acheteur économiserait le temps nécessaire à la construction d’une usine de taille similaire. SOK a déjà essayé de céder Izh Avto à AvtoVAZ, sans succès. Izh Avto a produit 53 000 voitures en 2005 et ses ventes étaient en baisse de 10% à 15% par an. Pour améliorer sa situation l’entreprise table sur les ventes de Kia Spectra dont la production a été lancée en 2005 sous contrat d’assemblage industriel. La cadence prévisionnelle pour ce modèle est de 40 000 voitures par an.

- La holding ukrainienne Bogdan serait en pourparlers pour la construction d’une usine d’assemblage dans la région de Nijni Novgorod. Il semblerait que Bogdan vise le terrain qui a déjà suscité l’intérêt de PSA. Bogdan souhaite assembler des modèles Chevrolet jusqu’à 50 000 voitures par an. La holding Bogdan possède des usines automobiles à Loutsk et à Tcherkassy en Ukraine. Elle fait l’assemblage des différents modèles de Lada. Bogdan est également importateur des marques Kia, Hyundai et Isuzu.

- L’allemand Linner compte construire une usine de filtres afin de proposer sa production aux usines d’assemblage des marques étrangères. Aujourd’hui le marché du filtrage est occupé par des marques d’Europe de l’Est et asiatiques.

- AvtoVAZ projette d’équiper ses Lada Kalina avec des boites automatiques qui seront fabriquées par la compagnie locale Kate à Kaliningrad sur la mer Baltique. L’usine va produire jusqu’à 260 000 transmissions par an. Les composants pour la fabrication seront en partie livrés par le taïwanais Tsang Yow. Le projet est financé par la banque Vneshtorgbank. Maxim Nagaïtzev, l’ex directeur général de Kate fait désormais partie du Conseil d’administration d’AvtoVAZ et occupe même le fauteuil du directeur général par intérim chez le constructeur.

- Nissan compte assembler trois modèles de voitures dans son usine près de St Petersbourg d’ici 2009. La production va démarrer avec un volume de 20 000 unités par an pour atteindre 50 000 par an, par la suite. La compagnie compte aussi organiser la production des composants. Nissan compte investir 8,5 millions d’euros dans la construction d’un terminal dans le port maritime proche pour faciliter ses opérations de transport.

- La production de la future usine de Volkswagen près de Kalouga pourrait atteindre la cadence de 110 000 voitures en 2009. Le constructeur va commencer par assembler les voitures de la gamme Skoda, plus adaptées au marché russe. La marque compte réaliser un investissement de 370 millions d’euros dans ce projet.

- Le Comité des producteurs auto – Automobile manufacturers committee tire la sonnette d’alarme : l’essence de mauvaise qualité qu’on trouve parfois à la pompe représente un danger pour les voitures. Le Comité fait partie de l’Association of european business en Russie. Il réunit dans une structure de lobbying 33 marques automobiles occidentales présentes en Russie et qui fabriquent déjà sur place ou bien qui importent les véhicules.
www.aebrus.ru

- La part des 4x4 dans les ventes, de 12% aujourd’hui, devrait atteindre 14,2% d’ici 2010 selon le cabinet Financial Bridge.

   
         
   

RENDEZ-VOUS

     
         
    MIMS-INTERAVTO  
         
    Un salon incontournable à Moscou    
         
   

Le salon MIMS – Interavto à Moscou est devenu un rendez-vous incontournable pour les constructeurs automobiles du monde entier. Fin août 2006, il accueillait en même temps les marques automobiles et les fournisseurs de l’industrie automobile : quarante-cinq constructeurs s’y pressaient pour présenter leurs modèles les plus luxueux. Dont bon nombre de constructeurs chinois qui s’intéressent beaucoup à ce marché en pleine expansion.
Près de 1000 fournisseurs ont participé à la dernière édition du salon. Les entreprises turques et chinoises se sont déplacées en grand nombre. Quant aux fournisseurs européens de l’industrie automobile, à l’exception des pneumaticiens ils étaient peu présents. RCA France, un spécialiste de transmissions, de cardans et de joints homocinétiques est allé exposer pour la première fois au MIMS, comme une répétition avant le salon Automechanika de Francfort. « Nous avons eu des contacts à Moscou, maintenant il faut attendre pour savoir si cela se transforme. Je pense que les résultats sont satisfaisants pour une première fois », constate Hassane Ouaked, responsable export chez RCA.
Le salon MIMS – Interavto a lieu au parc des expositions Crocus Expo, à la périphérie Nord-Ouest de Moscou. Crocus Expo accueille des expositions internationales sur les 87 000 m² de ses deux pavillons et sur un grand terrain à ciel ouvert. Un troisième pavillon de 120 000 m² est en chantier. L’ensemble est d’une conception moderne et bien aménagé. Ce qui explique sans doute ses tarifs élevés : environ 200 euros le mètre carré du stand pour les salons MIMS (les marques automobiles) et Interavto (les fournisseurs de l’industrie automobile) qui auront lieu en 2007. Le grand inconvénient de Crocus Expo est dans sa desserte par des routes encombrées : il faut entre 1,5 et 2 heures pour le rejoindre en partant en voiture du centre ville. Une ligne de métro en construction devrait remédier à ce problème.

   
         
 

AGENDA

     
         
   

- Le salon Interavtomechanika, du 14 au 17 février 2007 au parc des expositions Crocus Expo. Ce salon affiche son orientation industrielle. Il est axé en priorité sur les composants, les technologies de fabrication et l’équipement pour l’industrie automobile.
eng.crocusexpo.ru


- L’Industrie Automobile en Russie : une conférence organisée par Adam Smith Institute, du 13 au 15 mars à Moscou. Avec des interventions des principaux acteurs de l’industrie locaux et internationaux.
www.adamsmithconferences.com


- Le salon des composants auto à Samara, du 18 au 20 avril 2007. Organisé avec AvtoVAZ.
www.expo-volga.ru/www.autoshow-samara.ru


- Le prochain salon MIMS – Interavto, du 29 août au 4 septembre 2007, toujours à Crocus Expo.
www.motorshows-ite.com

   
         
   
   
         
   

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