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L'AUTO FRANCO-RUSSE

 
           

N° 7

juin 2009

 

Les Lettres du Fil

Prix de vente : 10 € TTC

 

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L’Auto Franco-Russe est une lettre économique consacrée au développement du business automobile français et international en Russie, diffusée sur papier et sur Internet. Pour recevoir les prochains numéros, remplissez le bulletin d'abonnement sur www.autofrancorusse.fr. L’Auto Franco-Russe est publié par l’Agence du Fil SARL, qui édite des publications consacrées au commerce franco-russe.

 
         
   
12 FRANÇAIS CHEZ AVTOVAZ
quand l'équipe française croyait pouvoir changer les choses
   
YANN VINCENT :
"améliorer les performances des fournisseurs d'Avtovaz !"
   
LA BROUILLE ENTRE RENAULT ET AVTOVAZ
   
NISSAN A INAUGURE SON USINE A ST PETERSBOURG
   
HYUNDAI ENVISAGE D’ACCELERER
   
GM A LA RECHERCHE DES FOURNISSEURS
   
POURQUOI PSA A CHOISI LE GREENFIELD ?
   
SUZUKI SUSPEND SON PROJET
   
FAURECIA RECHERCHE DE NOUVEAUX SITES
   
YOKOHAMA A CHOISI LA REGION DE LIPETSK
   
MAGNA ET SBERBANK CHERCHENT A RACHETER OPEL
   
SOLLERS CONTRAINT DE REDUIRE SES PROJETS
   
ECHEC DE SIBER, VENTE DE MAXUS
une mauvaise année pour GAZ
   
DES REBONDISSEMENTS DANS LE FEUILLETON IZHAVTO
   
TAGAZ FAIT JOUER SES RESEAUX
   
AMTEL EN FAILLITE
   
AVIS D'EXPERT : Quelle échéance de sortie de crise ?
   
La production et les ventes en baisse
   
Crédits auto : l’Etat cherche à relancer les ventes
   
Les concessionnaires souffrent
   
Sous la pression protectionniste, les importations diminuent
   
Les ressources humaines dans la tourmente
   
Sur le marché des batteries, les importations s’imposent
   
EN BREF
les dernières nouvelles du marché  
   
BALISES
les chiffres du marché  
   
AGENDA
les rendez-vous de l'automobile en Russie  
   
         
 

COMBIEN DE TEMPS AVANT LA SORTIE DE LA CRISE ?

 
       
 

« Le marché russe se rétablira à son niveau d’avant la crise en 2012, au plus tard en 2013. Ce marché est parmi les plus prometteurs au monde ! ». Carlos Ghosn, président de l’alliance Renault-Nissan a annoncé son pronostic lors de l’inauguration de l’usine Nissan à St Petersbourg, début juin 2009.
Les affaires de Renault chez Avtovaz progressent. C’est le sujet d’un article dans ce numéro, accompagné d’une interview de Yann Vincent, désormais ex-vice-président executive d’Avtovaz.
Hyundai mise aussi sur un rétablissement assez rapide du marché : le constructeur cherche à augmenter la capacité de sa future usine à St Petersbourg.
L’Etat russe cherche à protéger l’industrie automobile locale en augmentant les droits de douane pour les importations et en mettant en place des crédits subventionnés pour les particuliers. Une mesure prometteuse mais qui a du mal à démarrer.
Sollers, un des principaux constructeurs locaux est contraint de retarder ses projets. L’usine Izhavto n’est plus en activités mais la controverse autour de son destin continue. Va-t-elle tomber dans l’escarcelle de Renault-Avtovaz ? GAZ se trouve dans une situation délicate, victime des opérations de cavalerie financière d’Oleg Deripaska, son propriétaire. Qui s’affiche dans le projet de rachat d’Opel aux côtés de Magna, mais on doute qu’il en ait les moyens.
Vous trouverez ces informations et d’autres nouvelles des constructeurs, des équipementiers et des concessionnaires dans ce numéro de l’Auto Franco-Russe.

La rédaction

   
 

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L'EVENEMENT

     
       
 

DOUZE FRANÇAIS CHEZ AVTOVAZ

 
 

 

   
 

NDLR : Ce numéro était prêt à être diffusé quand nous avons appris que Yann Vincent et au moins deux autres vice-présidents français d’Avtovaz quittaient l’entreprise – cf ci-dessous.

   
       
 

« Nous sommes douze Français chez Avtovaz. La proportion est facile à retenir, il y a un Français pour 10 000 Russes ! », plaisante l’un des membres de l’équipe « française » de la direction d’Avtovaz. Ils étaient plusieurs à accompagner Yann Vincent, vice-président exécutif d’Avtovaz, lors de la conférence « Russian Automotive Industry Forum » organisée par le britannique Adam Smith Institute à Moscou en mars 2009.
A cette occasion, Yann Vincent a présenté ses objectifs pour Avtovaz. Il souhaite vendre 1,2 million de voitures en 2013. Et d’ici là, réformer l’entreprise. Ambitieux. Pour atteindre ces objectifs, l’équipe française est repartie sur plusieurs secteurs stratégiques : l’organisation industrielle, les achats, la gestion. « Nous cherchons à avoir une meilleure visibilité de ce qui se passe dans les entrailles de la bête. Les achats sont le secteur le plus important, trois Français travaillent sur cet axe », explique un témoin.
Les achats sont aussi le secteur le plus délicat. En 2008 un des directeurs russes des achats d’Avtovaz a été assassiné dans la cage d'escalier de son immeuble à Togliatti. Et ce n’est pas un cas isolé. Ces spécificités de la vie locale ne semblent pas effrayer les cadres français d’Avtovaz. Qui gardent tout de même une porte de sortie : « Nous ne travaillons plus chez Renault, nous sommes tous aujourd’hui salariés d’Avtovaz. Mais si les choses devaient tourner différemment, Renault nous reprendra, cela fait partie du deal ».
Avtovaz pratique l’intégration verticale pour une partie de ses approvisionnements, héritage de l’économie planifiée. Yann Vincent souhaite rompre avec cette tradition et créer des fournisseurs, sur la base des capacités existantes : « Nous allons former cinq fournisseurs, sous forme de filiales d’Avtovaz. Ils interviendront sur les pièces plastiques, sur l’emboutissage, sur la fonderie, sur le traitement des déchets, sur la production de l’outillage, le process et la robotisation. Le point commun des cinq filiales sera celui d’avoir plus de transparence. Nous voulons avoir des comptes d’exploitation clairs, et doter les filiales des structures juridiques claires et transparentes. A terme certaines de ces filiales pourraient quitter le giron d’Avtovaz, surtout celles dont la spécialité ne fait pas partie de notre cœur de métier ». Pour réaliser ses projets, le directeur général d’Avtovaz aura besoin des compétences des équipementiers occidentaux.
En attendant, les ventes d’Avtovaz ont chuté de 47% en janvier-mai 2009 par rapport à la même période 2008. Sa part du marché s’était stabilisée en dessous de 23%. L’entreprise a prévu une réduction importante de sa production en 2009 : l’usine assemblera au mieux 475 000 unités contre 801 000 en 2008, selon les dernières déclarations de Boris Aleshin, président du groupe. La production variait entre 730 000 et 760 000 unités les années précédentes. Il faut noter que l’entreprise joue souvent sur les chiffres de sa production, en incluant dans ses statistiques d’assemblage la fabrication des kits CKD destinés à être assemblés par des partenaires y compris à l’étranger. Le nombre des kits produits varie selon les années, pouvant atteindre l’équivalent de 100 000 unités. Et comme l’usine a été souvent à l’arrêt en 2008, le nombre de voitures réellement assemblées n’a pas du dépasser les 700 000. Ce chiffre est indirectement confirmé par les ventes en Russie : 622 000 unités en 2008, selon M. Aleshin.
L’Etat de son côté a élaboré un programme d’aide à Avtovaz totalisant un montant de 2,7 milliards d’euros sur trois ans, en plusieurs échéances dont la première devrait intervenir en juillet 2009. Parmi ses montants, plus de 2 milliards d’euros sont destinés au financement du programme d’investissement stratégique. Ce qui comprendrait le renouvellement de la gamme au profit des modèles apportés par Renault.
Avtovaz n’est pas le seul site de Renault en Russie. Le constructeur assemble des Logan dans son usine Avtoframos à Moscou. Le modèle Sandero doit y être fabriqué à partir de 2010. L’agrandissement de l’usine devrait porter sa capacité de 80 000 à 160 000 unités par an. Renault a vendu 108 070 voitures en 2008, dont 74 300 Logan assemblées chez Avtoframos. Sa part du marché serait de 3,7% selon le constructeur.

   
 

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  TEMOIGNAGE      
       
 

"NOUS POUVONS AMELIORER LES PERFORMANCES DE NOS FOURNISSEURS !"

   
       
 

Trois questions à Yann Vincent, ex-directeur Qualité de Renault, ex-Vice-président exécutif et directeur général d’Avtovaz-Renault. /NDLR : Il vient de quitter l’entreprise/

   
       
 

Auto Franco-Russe : Vous affichez votre première préoccupation : la qualité. Mais est-il possible de passer de milliers de défauts par million de pièces produites à quelques dizaines par million, et sans changer l’outil de production ?

Yann Vincent : Oui, l’ordre de grandeur de cette vision est juste... Et je pense que c’est un objectif réaliste. Renault l’a déjà fait en Iran, nous pourrons le faire ici. Et même chez Renault en France il y a quelque temps, le taux de défauts des boites de vitesse par exemple était de plusieurs centaines ppm. Nous avons réussi à le diminuer.
Chez Avtovaz et chez ses fournisseurs il y a un grand potentiel d’amélioration surtout pour la réduction des coûts et des pertes, par une meilleure organisation industrielle. J’ai visité plusieurs usines, j’ai pu constater leur état. La plupart des entrepreneurs locaux ne croient pas en l’avenir et ne comprennent pas le passé. Ils prennent l’argent aujourd’hui, sans savoir ce qui va leur arriver demain. Les équipementiers locaux ne s’occupent pas de l’efficacité opérationnelle, ils ne savent même pas ce que ce mot signifie. Or leurs performances peuvent être améliorées de 50% au moins et sans achat de machines, uniquement par une meilleure organisation opérationnelle.

- Renault a choisi de s’investir dans une usine existante qui a un long passif en termes de qualité. N’aurait-il pas été plus facile de s’installer en Russie avec une implantation « greenfield » ?

- Oui, mais cette solution est aussi plus coûteuse.

- Comment appréhendez-vous l’enjeu social de la rénovation chez Avtovaz ?

- Il y a 100 000 salariés chez Avtovaz pour 700 000 habitants de la ville de Togliatti, l’enjeu social existe. Mais nous ne sommes pas concernés, ces aspects sont de la responsabilité d’Avtovaz (NDLR : de sa direction russe). Et l’enjeu social ici est le même que celui de Peugeot à Sochaux, celui de Michelin à Clermont Ferrand, des houillères dans le Nord.

   
 

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  ACTUALITES      
     
 

LA BROUILLE ENTRE RENAULT ET AVTOVAZ

   
 

 

   
 

L’Assemblée générale des actionnaires d’Avtovaz réunie fin juin 2009, a mis fin aux fonctions de Yann Vincent, vice-président et directeur général d’Avtovaz. Il devait être remplacé par un cadre local, un ex-conseiller de direction de Rosstekhnologii. Plusieurs autres vice-présidents et directeurs français devraient aussi quitter l’entreprise.

   
 

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NISSAN A INAUGURE SON USINE A ST PETERSBOURG

   
 

 

   
 

L’usine Nissan à Kamenka près de St Petersbourg a été inaugurée le 2 juin en présence de Carlos Gosn, PDG de l’alliance Nissan-Renault et de Vladimir Poutine, Premier ministre russe. Elle va assembler les modèles Teana et X-Trial, avec une capacité annoncée de 50 000 véhicules par an. Le constructeur devait investir près de 200 millions de dollars dans ce projet.
Nissan a vendu 146 000 véhicules en Russie en 2009. Ses ventes au premier trimestre 2009 se sont élevées à 24 804 unités, soit 35% de moins qu’au premier trimestre 2008, selon l’Association of european businesses.

   
 

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HYUNDAI ENVISAGE D’ACCELERER

   
       
 

Hyundai étudie l’opportunité d’augmenter la capacité de sa future usine à Kamenka près de St Petersbourg, la portant à 150 000 unités dès le démarrage de l’usine, au lieu de 100 000 prévues initialement. L’usine devrait être opérationnelle début 2011.
Le choix du site n’était pas simple, comme le confirme l’un des participants au projet : « Nous avons fait le tour des différents emplacements proposés dans la zone de Kamenka, et ce n’était pas très encourageant. Il n’y a pas d’infrastructures, pas d’accès au réseau électrique, pas d’eau… Mais la crise aidant, les administrations régionales sont devenues beaucoup plus souples qu’avant. Si un emplacement ne vous convient pas, elles sont prêtes à chercher un autre endroit pour vous ».
Aux dernières nouvelles, la production pourrait être composée de 75 000 unités d’un modèle dérivé de Hyundai Elantra, et de 75 000 véhicules sous la marque Kia, positionnés sur l’entrée de gamme. Il est probable que le constructeur cherche à remplacer les capacités perdues suite à l’arrêt de l’assemblage des Kia dans l’usine Izhavto, proche du dépôt de bilan. Izhavto avait assemblé plus de 35 000 véhicules sous la marque Kia en 2007.
Hyundai va amener sept équipementiers parmi ses fournisseurs historiques, pour s’installer sur le site de Kamenka.
Le constructeur a vendu 192 800 voitures sur ce marché en 2008, selon AEB.

   
 

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GM A LA RECHERCHE DES FOURNISSEURS

   
       
 

Inaugurée fin 2008, l’usine General Motors à Kamenka près de St Petersbourg est en train de monter en puissance d’assemblage. Et recherche en priorité des fournisseurs des composants complexes, et ceux ayant trait à la sécurité, des airbags etc. « Pour toutes ces gammes, nous recherchons uniquement les fournisseurs internationaux. Nos cahiers des charges ne sont même pas traduits en russe », constatait Ksenia Komyagina, responsable des achats de GM, pendant la conférence Adam Smith Russian Automotive Industry à Moscou en mars 2009.
Le groupe GM a vendu 338 000 voitures en 2008 sur ce marché, dont l’essentiel sous la marque Chevrolet, selon l’AEB.

   
 

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POURQUOI PSA A CHOISI LE GREENFIELD ?

   
       
 

Pour son implantation en Russie, PSA a choisi la région de Kalouga, qui n’accueille pas de grands sites d’industrie automobile et où le tissu industriel n’est pas très développé. Le constructeur a choisi une installation « greenfield », sur un terrain vierge. La démarche de PSA est à l’opposé de celle de Renault, qui a adopté un partenariat local pour gagner du temps sur les délais d'obtention de permis de construire (cf notre article). Le choix d’une implantation sur un terrain vierge et non sur un site industriel, est apparemment stratégique pour le constructeur. Comme l’expliquait Didier Aleton, directeur général de la future usine PSA – Mitsubishi, lors d’une conférence d’Ubifrance consacrée au marché russe : « Avant de décider, nous avons visité des usines existantes. C’était trop décourageant. Nous pensons qu’une installation « greenfield » au lieu d’un partenariat local, va nous permettre d’évoluer plus vite vers les standards internationaux de qualité, et être en mesure d’offrir cette qualité aux consommateurs ».
L’usine devrait commencer la production en 2011, selon le projet. Sa capacité sera de 160 000 voitures par an, dont 110 000 véhicules du segment C du constructeur français et 50 000 SUV des deux constructeurs. A Kalouga PSA a privilégié le segment moyen de gamme parce que celui-ci pèse environ 22% du marché russe, selon ses estimations. Son partenaire Mitsubishi devrait y assembler un modèle de 4x4 destiné aussi au marché européen. Mais aux dernières nouvelles, le début de la production des 4x4 de Mitsubishi dans l’usine de Kalouga serait reporté au-delà de 2011.
Le groupe PSA a été accompagné en Russie par ses propres fournisseurs bancaires. Sa filiale logistique Gefco est implantée en Russie depuis huit ans déjà. Et son fournisseur et filiale Faurecia est déjà présent en Russie, en train de chercher un nouvel emplacement.
PSA a vendu plus de 60 000 voitures et Mitsubishi, 111 500 voitures en Russie en 2008. Aujourd’hui PSA affiche un réseau de 80 concessionnaires pour les deux marques françaises. Le réseau devrait être étendu à 250 concessions à l’horizon 2012 ou 2013.

   
 

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SUZUKI SUSPEND SON PROJET

   
       
 

Suzuki a annoncé la suspension de son projet d’usine près de St Petersbourg, début juin 2009. Prévu au départ pour fin 2009, le chantier cumulait des difficultés. Le terrain de 70 ha dans la zone industrielle de Shushari, non loin de la future usine de Toyota, s’était avéré instable. Suzuki recherchait un nouveau terrain, sans trop se presser. Des rumeurs faisaient état d’un déficit de financement pour ce projet qui était chiffré à près de 120 millions de dollars.
Avant même la suspension officielle, les fournisseurs potentiels ont filé. Le japonais Sumitomo et le tchèque Cadence Innovation ont annoncé l’abandon de leur projet commun d’usine des composants plastiques sur la même zone de Shushari. Prévue pour un démarrage en 2010, avec un investissement de 60 millions de dollars, cette usine devait approvisionner essentiellement l’usine de Suzuki. Les deux équipementiers sont déjà fournisseurs de Suzuki pour son usine d’assemblage en Hongrie.
Suzuki a vendu 38 000 voitures en Russie en 2008, selon l’AEB.

   
 

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FAURECIA RECHERCHE DE NOUVEAUX SITES

   
       
 

Après le désengagement de Faurecia de sa société commune Technoplast à Nijni Novgorod, Eric Pichot-Duclos, directeur général de Faurecia en Russie, laisse entendre que le choix du site s’était avéré malheureux. Faurecia a parié sur le développement de la production des voitures à Nijni par le constructeur local GAZ. Mais ce développement se fait attendre, le dernier modèle Siber lancé par GAZ s’est avéré un échec. Or les pièces plastiques volumineuses produites par Faurecia, se prêtent mal au transport sur de longues distances. Faurecia recherche donc de nouveaux sites, proches de ses clients potentiels, autour du cluster automobile à St Petersbourg, à Togliatti, à Kalouga… C’est Magna International, déjà partenaire de GAZ, qui a repris la JV de Nijni.

   
 

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YOKOHAMA A CHOISI LA REGION DE LIPETSK

   
       
 

Le japonais Yokohama a choisi la région de Lipetsk pour installer sa future usine de pneumatiques. L’usine sera située dans la « zone économique spéciale », ce qui lui offre quelques avantages fiscaux et l’importation des équipements sans droits de douane. La capacité annoncée est de 1,4 million de pneus par an au départ et 3,4 millions après l’agrandissement. L’investissement annoncé est proche de 122 millions de dollars. Yokohama a importé plus d’un million de pneus en 2007 en Russie, et ses prévisions commerciales avant la crise tablaient sur une croissance de 50% par an, chaque année. Située à 440 kilomètres au sud de Moscou, la région de Lipetsk abrite l’usine métallurgique Novolipietsky, une des plus grandes du pays.

   
 

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COMMANDER LE PANORAMA DES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES EN RUSSIE

     
     
 

MAGNA ET SBERBANK CHERCHENT A RACHETER OPEL

   
       
 

L’équipementier canadien Magna s’est allié à la Sberbank, une banque publique russe, pour tenter de racheter la marque Opel à GM, début juin. Les partenaires envisagent ensuite de monter un assemblage en Russie. GAZ a été mentionné comme un partenaire industriel possible.
Magna poursuit ses efforts pour s’implanter sur le marché. L’équipementier avait déjà postulé pour un partenariat stratégique avec AVTOVAZ. Mais n’ayant aucun modèle de voiture à proposer, il a été écarté au profit de Renault. Magna a aussi développé le projet d’une usine de composants en partenariat avec GAZ à Nijni Novgorod. Le propriétaire de GAZ, la holding Russkye Mashini du milliardaire local Oleg Deripaska, était même entré dans le capital de Magna à la hauteur de 25% en 2007. GAZ avait alors mis les titres en caution du crédit contracté pour ce rachat. En automne 2008 il n’était plus en mesure de faire face aux appels de marge et la banque a récupéré la caution. Magna a alors abandonné son projet à Nijni, mais pas ses ambitions sur le marché russe.
Aux dernières nouvelles, le propriétaire de GAZ aujourd’hui ne se porte pas mieux qu’en automne. La holding Russkye Mashini a contracté des crédits auprès de la Sberbank en mettant l’usine GAZ en caution. L’entreprise GAZ a aussi cumulé des échecs pendant ce temps (lire notre article).Et la holding serait de fait en cessation des paiements sur ce crédit. La Sberbank tolère encore des opérations de cavalerie financière de M. Deripaska mais GAZ pourrait bien changer de main.
Dans cette affaire c’est l’Etat russe qui risque de devenir propriétaire de GAZ et d’Opel à travers la Sberbank. Ce n’est pas nécessairement son désir. D’autant moins qu’il sera obligé d’arbitrer entre des aides à l’industrie locale (GAZ) ou des investissements dans le développement des industriels étrangers (Opel). Et ses moyens financiers ne sont pas extensibles. On peut parier que ce dossier connaitra encore de multiples retournements.
Opel a vendu près de 99 000 voitures sur le marché russe en 2008 selon l’AEB.

   
 

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SOLLERS CONTRAINT DE REDUIRE SES PROJETS A ELABOUGA

   
       
 

Inaugurée il y a moins d’un an, l’usine de Sollers à Elabouga dans le Tatarstan est le premier site de production construit par cet industriel local ad nihilo. Contrairement à ses trois autres usines, regroupées auparavant sous le label Severstalavto : UAZ, Sollers - Naberezhnye Chelny (ex-ZMA) et l’usine des moteurs ZMZ - Zavolzhsky Motorny, toutes héritées de l’époque soviétique, y compris leur équipement.
Le nouveau site est situé à l’intérieur d’une zone économique spéciale, ce qui a dispensé l’entreprise du paiement des droits de douane sur l’équipement industriel importé. Elle est aussi dispensée de certaines taxes foncières. Et les bénéfices de l’usine sont taxés à un taux réduit.
Sollers affirme avoir investi près de 250 millions de dollars dans l’usine d’Elabouga, qu’il réserve en priorité à son partenariat d’assemblage avec Fiat. Notamment à l’utilitaire Ducato : 75 000 unités devraient être assemblées sous licence sur le site selon le projet. L’assemblage des Fiat Ducato a commencé en mai 2008. Initialement, cette même usine devait aussi assembler des camions légers et des camions à fort tonnage du japonais Isuzu. La chaine d’assemblage des camions légers est bien opérationnelle, mais au printemps 2009 elle était plus souvent à l’arrêt, faute de demande pour ces véhicules. Quant à l’assemblage des camions à fort tonnage, ce projet a été déplacé : il reprendra vers fin 2009, dans une usine à construire dans l’Extrême Orient, près de Vladivostok au bord de l’océan Pacifique. « Cet emplacement nous offrira une facilité logistique car 70% des pièces viennent du Japon », confie un des dirigeants d’Isuzu. Par ailleurs, le choix d’un site dans l’Extrême Orient pourrait permettre à Sollers de bénéficier des futures mesures fiscales destinées à favoriser le développement économique de cette région.
Le projet de Sollers avec Fiat sur le site d’Elabouga prévoyait aussi la création d’un parc de fournisseurs dans la même zone économique, pour localiser une partie d’approvisionnement des chaines de montage. Un projet qui devait coûter près de 100 millions de dollars, et qui semble suspendu pour l’instant.

   
 

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ECHEC DE SIBER, VENTE DE MAXUS : UNE MAUVAISE ANNEE POUR GAZ

   
       
 

L’assemblage de la Chrysler Sebring chez GAZ commence à ressembler à un échec commercial. En 2006 GAZ a acheté la licence de production et l’usine pour assembler ce modèle dont la production aux Etats-Unis a été arrêtée. L’assemblage a démarré fin 2008, sous le nom local de Siber. L’usine devait atteindre la cadence de 65 000 voitures par an en 2010. Le coût annoncé de ce projet est 150 millions de dollars dont 28 millions pour l’usine et 20 millions d’avances sur les licences. GAZ a obtenu le régime défiscalisé pour l’importation des composants de Siber.
Mais la Siber n’a pas trouvé son créneau sur le marché. Arrivée en pleine crise, et devenue plus chère à l’achat que prévu, elle dépasse du segment économique mais ne séduit pas pour autant les consommateurs aisés qui lui préfèrent des modèles occidentaux. Quelques milliers d’unités seulement ont été vendues depuis le début de la production. La direction de GAZ admet en privé que le modèle n’est pas une réussite. La Siber sera proposée aux clients institutionnels, dont des ministères et l’armée. Tandis que le groupe recherche un nouveau modèle à produire sur le segment économique. Les pourparlers avec GM auraient été engagés.
Cependant les projets de GAZ sont handicapés par les difficultés financières de la holding Rusal de l’homme d’affaires Oleg Deripaska, qui détient 72% du capital du groupe GAZ à travers la société Russkie Mashini. Rusal cherche désespérément à restructurer ses crédits : 4,5 milliards de dollars auprès de la VEB, une banque d’Etat et 7,5 milliards de dollars auprès des banques occidentales. Les promesses de M. Deripaska de s’investir dans de grands projets liés à Opel, apparaissent assez irréalistes dans ce contexte.
En attendant le groupe GAZ a annoncé sa décision de se débarrasser de l’usine britannique LDV. Située à Birmingham, LDV produit des camionnettes Maxus. Acheté par GAZ en 2006, ce constructeur devait fournir la plate-forme pour l’assemblage des camionnettes sur le site principal de GAZ à Nijni. Mais l’écroulement des marchés avait conduit à l’abandon de ce projet, selon l’annonce faite par GAZ. Le groupe malaisien Weststar était intéressé par le rachat, avant de se dédire. GAZ a tenté d’obtenir une aide de 5 millions de livres sterling auprès du gouvernement britannique pour maintenir les 850 emplois sur le site. Cette aide risque de lui être refusée. Dans cette hypothèse, le constructeur envisage la fermeture de l’usine. Une décision qui ne va pas augmenter sa crédibilité dans ses autres projets européens.

   
 

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DES REBONDISSEMENTS DANS LE FEUILLETON IZHAVTO

   
       
 

Le dossier de l’usine Izhavto agite à nouveau le monde automobile. Des promesses de reprise par Avtovaz, on est passé au projet de fermeture de l’usine. Mais on peut douter du sérieux des annonces faites par les protagonistes de cette affaire.
Situé à Izhevsk en Oudmourtie, l’usine Izhavto dispose d’une capacité théorique de 220 000 unités par an. A l’arrêt en 1999, l’entreprise s’est retrouvée dans le giron du groupe SOK. Depuis, elle assemble d’anciens modèles d’AVTOVAZ et depuis 2005, des modèles du coréen Kia. En 2007 Izhavto a assemblé 79 000 voitures. La production n’a pas dépassé 59 000 unités en 2008. Quelque 2 400 Lada et 5 300 Kia ont été assemblées durant le premier trimestre 2009. Propriétaire d’Izhavto, le groupe SOK réunit une quinzaine d’équipementiers auto fournisseurs d’Avtovaz, dans la région de Samara. Il a aussi des activités dans le batiment et ailleurs.
Le feuilleton Izhavto a commencé en 2006, quand Avtovaz s’était montré intéressé par le site pour augmenter ses capacités d’assemblage, notamment en vue de l’arrivée future d’un partenaire occidental. Après près de deux années de négociations, les partenaires sont parvenus à un accord sur le prix proche de 350 millions de dollars. Fin 2008, ils ont arrêté les modalités de la transaction qui devait prendre la forme d’un échange. Avtovaz recevait l’usine IzhAvto, et donnait à SOK l’entreprise Lada Service qui réunit une bonne partie des concessionnaires d’Avtovaz. Fort de 140 centres couvrant l’ensemble du territoire national, ce réseau est responsable de 25% des ventes du constructeur. Un cadre dirigeant de SOK a même été nommé président de Lada Service en février 2009.
Moins de deux mois plus tard, les protagonistes ont changé d’avis. Les dispositions déjà prises étaient annulées sans explication. En avril, le groupe SOK a annoncé la vente de l’usine à son équipe de direction présidée par Mikhaïl Dobindo, directeur général d’Izhavto. La transaction a été entourée d’un voile opaque, caractéristique en général des opérations capitalistiques menées par SOK. Les rares informations plaçaient le montant de la vente aux alentours de 200 millions de dollars. Le marché des crédits étant à sec, les acquéreurs ne disposaient pas de moyens financiers nécessaires. Le cessionnaire SOK aurait accepté de se faire payé sur la future production de l’usine. Un pari risqué, étant donné le contexte du marché : Izhavto a affiché des pertes sur l’année 2008.
Au moment de la transaction, les dettes de l’usine dépassaient 100 millions de dollars. Elles étaient même proches de 300 millions de dollars, selon certaines sources. Curieusement, les créanciers dont Sberbank, la banque publique, en tête, n’ont pas bougé.
Début mai les nouveaux propriétaires et toujours directeurs de l’usine, annonçaient qu’ils allaient arrêter l’assemblage des Kia, faute d’un accord avec le constructeur sur la baisse des prix des kits livrés. Et peu de temps après, les mêmes annonçaient qu’ils stoppaient toute production et qu’ils engageaient la procédure de licenciement pour plus de 3 000 salariés sur 5 500 que compte Izhavto. En respectant les délais de la procédure, les licenciements effectifs n’interviendront pas avant le mois d’août. L’usine à l’arrêt, ses chances de rembourser un jour ses créanciers sont proches de zéro. Mais curieusement, ses créanciers ne trouvent toujours rien à redire.
La situation est devenue tellement illisible qu’il est probable qu’il s’agisse d’une mise en scène. Dans quel but ? Les cadres français de Renault-Avtovaz confirment l’intérêt toujours fort du constructeur pour le site d’Izhavto. Il n’est pas impossible que les opérations réalisées autour d’Izhavto avec le consentement tacite de ses créanciers, visent toujours le transfert de l’usine à Renault-Avtovaz, sans son personnel. Mais la destination finale peut aussi être différente, par exemple le projet de Magna avec la Sberbank autour d’Opel. Nous suivrons ce dossier.

   
 

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TAGAZ FAIT JOUER SES RESEAUX AUPRES DES BANQUES

   
       
 

C’est Vladimir Choub, gouverneur de la région de Rostov, qui est allé rencontrer Guerman Greff, président de la Sberbank, une banque d’Etat, pour renégocier les crédits de l’usine automobile Tagaz située à Taganrog, dans la région de Rostov. Vladimir Choub est le beau-père de Mikhaïl Paramonov, actionnaire principal de Tagaz.

   
 

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AMTEL EN FAILLITE

   
       
 

Le pneumaticien local Amtel-Vredestein vient de demander son redressement judiciaire. L’entreprise était en difficulté depuis deux ans, cumulant pour plus de 800 millions de dollars de dettes pour un chiffre d’affaires proche d’un milliard de dollars en 2007, avec des pertes chaque année. Au printemps Amtel a déjà vendu sa structure hollandaise Vredestein Banden, acquise en 2006, à l’indien Apollo Tyres. C’est la structure cédée qui détient les marques Vredestein et Maloya ainsi que l’usine à Enschede aux Pays-Bas. Un an plus tôt Amtel s’était séparé de l’usine Moscow Tyres. L’écroulement du marché des pneumatiques depuis le début de la crise a porté le coup final à l’entreprise. Ce dernier temps les deux usines d’Amtel à Voronezh et à Kirov restaient le plus souvent à l’arrêt, exécutant de temps à autre des commandes de l’armée. La nouvelle usine Amtel Voronezh 2, achevée à 80% selon des sources, n’a jamais pu être mise en service. Le projet de rachat d’Amtel par le pneumaticien local Sibur Russian Tyres en automne 2008 n’a pas pu se réaliser faute de financement et d’accord avec les créanciers sur la restructuration des dettes. Parmi les candidats au rachat des usines, Pirelli est mentionné au conditionnel. Le sort du réseau de détail AV-TO n’est pas connu pour l’instant.

   
 

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  AVIS D'EXPERT      
       
 

Quelle échéance de sortie de crise pour le marché automobile russe ?

 
       
 

Quel pronostic pour le marché automobile russe ? Pour reprendre le jargon des économistes, la reprise du marché automobile en Russie se fera-t-elle en V (une crise courte et violente suivie d’une reprise rapide et dynamique), en U (une crise longue, avec période de stagnation prolongée avant une reprise dont l'échéance est difficile à prévoir), ou en W (avec une alternance de reprises molles et de rechutes sur plusieurs années) ?
Si l’on regarde les choses du coté pessimiste, le constat en ce début d’été 2009 est certes peu réjouissant : les ventes de voitures ont diminué de plus de 40% sur les 4 premiers mois de l’année et de 58% sur le seul mois de mai ; la production locale a baissé de 60% ; et la disparition des offres de crédit auto, qui foisonnaient il y a encore moins d’un an, a purement et simplement tué la demande…
A contrario, si l’on se place du côté des optimistes, la Sberbank vient de prendre 35% du capital de l’allemand Opel ; le parc automobile russe n’était toujours que de 32 millions de voitures début 2009, dont plus de la moitié a plus de 10 ans d’âge, pour une population de plus de 140 millions d’habitants ; le prix des hydrocarbures est reparti fortement à la hausse, compensant ainsi la baisse des volumes ; l’OCDE prévoit une croissance de 0,7% du PIB en 2010 après une chute attendue de 7% en 2009 ; etc.
Pour notre part nous pensons que le marché russe peut se redresser rapidement, presque aussi rapidement qu’il s’est écroulé, si la conjoncture économique et la politique intérieure le permettent. Le marché bancaire peut redémarrer vite également car il a pris goût au business du crédit automobile aux particuliers.
Les projets d’usines en cours, comme ceux de Hyundai ou de PSA, ont été maintenus en dépit de la tempête que subit le secteur. Ils visent 2011 comme date de montée en puissance ; d’autres ont prévu des agrandissements à la même échéance, pour augmenter la production ; et Renault-Avtovaz projette toujours de vendre 1,2 million de voitures en 2012.
Tous ces acteurs recherchent déjà des fournisseurs équipementiers capables de répondre à une future croissance de la demande.
Mais les fournisseurs locaux souffrent affreusement et ne profitent pas ou peu des aides publiques destinées aux grands constructeurs nationaux. Nombre d’entre eux risquent de disparaître avant le redémarrage du marché.
En mars dernier, une des meilleures expertes du marché automobile russe nous confiait en soupirant « le gouvernement promet des milliards à Avtovaz mais nous, petites entreprises, on ne sait pas comment on va terminer le mois… ».
Ces acteurs ont besoin de partenaires pour survivre et ne seront sans doute pas trop gourmands quant aux conditions. Nous sommes convaincus que ces circonstances difficiles portent en elles les réussites de demain et que les acteurs qui sauront prendre des risques ont tout à gagner à moyen terme.

Alain Bastid

   
 

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  MARCHES      
     
 

La production et les ventes en baisse

   
     
 

La production des voitures en janvier – avril 2009 a atteint 39,1% par rapport à la même période 2008, selon les statistiques du ministère de l’Industrie et du Commerce. La production des camions a été de 26,7% pour la même période par rapport à 2008. La production des bus, à 34,3% du niveau 2008. Ces résultats son sensiblement inférieure à la moyenne de l’industrie manufacturière, qui a affiche en janvier – avril 2009 une production égale à 65,7% de son niveau de la même période 2008.
Selon les statistiques du comité Automotive de l’Association of european businesses, les ventes des voitures et des utilitaires (VLC) tous constructeurs confondus, ont chuté de 44% pour la période de janvier – avril 2009 par rapport à la même période 2008. A titre de comparaison, les ventes des voitures neuves en Europe ont connu une chute de 13,9% pour les cinq premiers mois 2009, selon l'Association des constructeurs automobiles européens.
AEB s’attend à un marché ne dépassant pas 1,7 million de voitures et VLC en Russie cette année. Le marché avait atteint environ 2,92 millions de voitures et VLC en 2008, dont 2,08 millions d’unités des marques étrangères importées ou assemblées sur place.

   
 

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L’Etat cherche à relancer les ventes

   
       
 

L’Etat agite la promesse de stimuler le marché automobile en subventionnant les crédits aux particuliers. Il s’engage à prendre à sa charge une partie du taux d’intérêt sur ces crédits. Près de 20 millions de dollars devraient être consacrés à cette mesure sur les trois années à venir. Annoncée en février 2009, la promesse n’a pas encore produit les effets escomptés, tellement ses modalités semblent difficiles à mettre en œuvre.
Les véhicules concernés. Au départ les crédits aidés étaient explicitement réservés à l’achat des véhicules des constructeurs russes : Avtovaz, Gaz, UAZ-Sollers. Le montant plafonné pouvait aussi couvrir l’achat d’une Renault Logan fabriquée par la filiale du constructeur à Moscou. Mais pas les autres modèles occidentaux assemblés sur place. Alors les patrons de Ford et de WV en Russie ont fait savoir qu’ils employaient des ouvriers russes pour assembler sur le sol russe des voitures destinées au marché national. Et qu’il n’y avait pas de raison pour qu’ils soient écartés de ses mesures. « Nous produisons sur place. Nous avons demandé au gouvernement que chaque constructeur qui produit en Russie, ait un modèle inclus dans la liste des modèles qui vont bénéficier des crédits aidés », expliquait Martin Jahn, directeur général de Volkswagen Russia, lors de la conférence Russian Automotive Industry à Moscou en mars 2009. Il s’agirait des modèles de base de la Ford Focus et de la VW Jetta. « Nos véhicules sont plus chers que le montant maximal du crédit subventionné, nous avons demandé que les conditions du crédit subventionné s’appliquent sur la part du crédit égale au montant maximal subventionné », ajoutait Nigel Brackenbury, président de Ford Russia. Le gouvernement a entendu leurs arguments. Et pour intégrer les véhicules occidentaux assemblés en Russie dont le prix ne rentrait pas dans le plafond du crédit, il a préféré augmenter le plafond.
Le montant du crédit. Il était d’abord fixé à environ 11 000 dollars (350 000 roubles), aujourd’hui il est question de le porter à 19 000 dollars (600 000 roubles).
Le taux subventionné. Il est égal à deux tiers du taux de refinancement. Ce dernier taux étant proche de 13% au mois de mai 2009, l’Etat va prendre à sa charge quelques 8,7% du coût du crédit. Le taux de refinancement ne reflète pas la réalité les taux effectivement pratiqués. En prenant comme base le marché des crédits d’avant la crise, on constate que les taux affichés sont plus proches de 18%, et les taux effectifs peuvent atteindre 28% sur ces crédits, pour une durée comprise entre 3 ans et 7 ans. L’aide publique est donc plus proche d’un tiers du taux de crédit pratiqué, ce qui reste un coup de pouce considérable.
Les banques habilitées. Elles ne sont pas nombreuses à proposer le crédit subventionné, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Quatre banques publiques ou parapubliques ont été sélectionnées par le gouvernement pour distribuer les crédits aidés, au guichet ou à travers des partenariats avec les concessionnaires. Mais seule la Sberbank le propose effectivement, et à faible échelle.
Depuis le début de la crise, les banques se sont désengagées du marché des crédits aux particuliers, n’étant pas certaines de pouvoir récupérer leur mise par exemple en cas de licenciements massifs. Pourtant, le marché des crédits auto est entouré d’un grand nombre de précautions. Par exemple, la banque peut garder la carte grise du véhicule pendant toute la durée du crédit. Il n’empêche que les mesures d’aide à l’achat des voitures à crédit, ont du mal à démarrer.

   
 

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Les concessionnaires souffrent

   
 

 

   
 

Les concessionnaires auto sont parmi les plus touchés par la crise. Il y a plus de 4 000 concessionnaires à travers le pays. Beaucoup se sont endettés pour acheter des terrains et construire, à prix fort. Il y a un an, construire un centre auto concessionnaire coûtait entre 20 et 25 millions de dollars. Aujourd’hui, presque moitié moins. Les installations se sont dépréciées et les concessionnaires indépendants ne trouvent pas de repreneurs. La faillite menace.
Le réseau Incom Auto a été parmi les premières victimes de la crise. Ayant accumulé pour plus de 500 millions de dollars de dettes, il a mis ses 49 centres en vente en début de l’année 2009. Le réseau Eleks Polius avec 24 centres, a connu un sort similaire. Les grands réseaux comme Rolf sont aussi obligés de réduire le nombre de leurs centres.
Le développement accéléré des concessions ces dernières années est du à la demande des constructeurs mondiaux, qui ont réussi à créer un maillage égal à celui de marques nationales. Leader en termes de présence, Hyundai comptait 490 concessions fin 2008, tandis qu’Avtovaz en alignait 471. Chevrolet affichait 265 concessions à la même date et le local GAZ, 277 concessions. Renault compte 79 concessionnaires avec 106 points de vente dans 70 villes. PSA affiche un réseau de 80 concessionnaires pour les marques Peugeot et Citroën. Son maillage devrait être étendu à 250 concessions à l’horizon 2012 ou 2013.
Le tissu des concessionnaires est inégalement reparti sur le territoire national, suivant le niveau des revenus de la population. Dans la région Centre il y a plus de 1 250 concessions pour 37 millions d’habitants. Plus de la moitié de ces concessions sont situées à Moscou, selon une enquête du magazine spécialisé Autobusiness. A l’autre bout du pays, on compte seulement 34 concessions pour 6,7 millions d’habitants de la région d’Extrême Orient. A Ekaterinbourg, une ville de 1,3 million d’habitants dans la région de l’Oural, on compte 54 concessionnaires. A Tioumen on trouve 20 concessionnaires pour 600 000 habitants. A Sourgout, un des centres de l’extraction pétrolière et gazière, il y a 40 concessionnaires pour seulement 300 000 habitants. Ailleurs, notamment dans les régions voisines de Moscou la densité est parfois beaucoup plus faible : dans les villes de moins de 500 000 habitants, on ne trouve pas plus d’un ou deux concessionnaires. Et qui ont du mal à survivre, malgré l’absence de la concurrence. Tatyana Arabadji, éditrice du magazine spécialisé Autobusiness tente d’expliquer cette disparité : « Les régions autour de Moscou comme celle d’Ivanovo ou d’Orel, sont des régions pauvres. Il n’y a pas suffisamment de potentiel pour les concessionnaires. Et les rares consommateurs des produits occidentaux, ne voient pas d’inconvénient à faire quelques centaines de kilomètres pour aller s’approvisionner à Moscou ». Comme à l’époque soviétique quand ces citoyens devaient se rendre à Moscou pour aller acheter quelques kilos de nourriture. Les habitudes perdurent.
Les concessionnaires des marques occidentales souffrent de l’absence des stocks des pièces détachées. La plupart des pièces sont commandées une par une et livrées à partir des stocks situés en Europe. Les délais de livraison avec le passage à la douane, génèrent souvent plusieurs semaines d’immobilisation du véhicule. Cette situation a provoqué le développement des circuits parallèles d’approvisionnement en pièces détachées pour les marques mondiales, prélevées sur des voitures d’occasion ou contrefaites.
Quant à la revente des voitures d’occasion, ce marché échappe en grand partie aux concessionnaires automobiles locaux : il ne pèse que 8% dans leur chiffre d’affaires, selon le cabinet Ernst & Young.

   
 

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Sous la pression protectionniste, les importations diminuent

   
       
 

Le gouvernement russe cherche toujours à limiter les importations des véhicules d’occasion, qui ont atteint 753 000 unités en 2008. Ses différentes mesures commencent à faire de l’effet. Les droits de douane ont augmenté fin 2008, passant de 25% à 30% pour les véhicules neufs. Pour les véhicules d’occasion, la hausse des droits de douane a été accompagnée par une modification du mode de calcul. Résultat, les montants ont quasiment doublé. Les droits de douane pour un véhicule neuf avec un moteur de 1,6 l atteignent aujourd’hui 3 800 – 4 000 euros, tandis que pour le même véhicule affichant cinq ans d’âge, les droits de douane s’élèveraient à 5 500 euros, selon les estimations de la filiale locale de la radio BFM.
L’écroulement des importations est bien visible : seulement 49 396 véhicules neufs ont passé la douane au mois d’avril 2009, soit 22,8% de moins qu’au mois de mars 2009, et 72,9% de moins qu’en avril 2008, selon l’agence Autostat. Les importations des véhicules d’occasion se sont réduites encore plus fortement : 4 929 voitures importées en janvier – avril 2009, contre 120 300 pour la même période 2008, toujours selon Autostat. La mise en place des mesures protectionnistes a provoqué des manifestations des automobilistes dans toutes les grandes villes. A commencer par Vladivostok, le port russe sur le Pacifique, responsable de plus de la moitié du transit des véhicules neufs et d’occasion, surtout en provenance du Japon.

   
 

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Les ressources humaines dans la tourmente

   
     
 

Depuis le début de l’année, les constructeurs locaux ont engagé des programmes de réduction du personnel, selon les enquêtes de la presse économique locale. Kamaz est en train de se séparer de 5 000 salariés, pour des effectifs de 50 000. L’usine UAZ du groupe Sollers a déjà licencié plus de 600 personnes, sur 12 000 salariés. Le groupe GAZ prévoit des réductions pouvant aller jusqu’à 50 000 personnes. L’usine des moteurs ZMZ – Zavolzhsky Motorny, du même groupe, annonce des réductions de plus de 400 personnes sur 6 000. Avtovaz n’a pas annoncé de licenciements, mais un remaniement des effectifs qui passeront de deux équipes à une seule, avec la mise en place du chômage technique et le gel des embauches pour cette entreprise qui compte près de 105 000 salariés. Sa production devrait se limiter à 30 000 voitures par mois, pour les mois à venir.
Pendant ce temps, les constructeurs occidentaux préfèrent réorganiser la production et faire appel à la semaine réduite et au chômage partiel. Avtoframos, la filiale de Renault à Moscou a annoncé le passage à deux équipes au lieu de trois précédemment, sans réduction du personnel dans l’immédiat. Cette mesure doit provoquer une diminution de la production à 50 000 unités par an au lieu de 80 000 précédemment. Ford négocie avec les syndicats l’introduction d’une semaine de quatre jours, à partir du mois de juin. Le constructeur américain souhaite diminuer la production dans son usine à Vsevolojsk près de St Petersbourg, à 63 000 unités en 2009 au lieu de 125 000 initialement prévues.

   
 

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Sur le marché des batteries, les importations s’imposent

   
       
 

Le marché des batteries automobiles s’est élevé à 13,5 millions d’unités en 2007, selon l’agence Rosstat. Une vingtaine de fabricants locaux ont produit 5,7 millions d’unités, soit un volume en baisse par rapport aux 6,6 millions d’unités produits en 2006. Pour les six premiers mois 2008, la production locale a confirmé la tendance à la baisse, ne dépassant pas 2,8 millions d’unités.
Parmi les produits importés, on trouve les marques Varta, Bosch, Delphi, Tudor, Banner, ainsi que plusieurs marques turques, sud-coréennes et chinoises. Les batteries en provenance d’Ukraine et de Kazakhstan voisins, totalisent un million de pièces.

   
 

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EN BREF

     
       
 

L’apparition des stations service proposant du gasoil à la norme Euro 4, a permis à PSA et à Renault de proposer des gammes équipées de moteurs diesel. Auparavant, la qualité du gasoil local l’interdisait. Le marché automobile en Russie est passé à la norme Euro 3 au 1er janvier 2008. La généralisation de la norme Euro 4 est attendue pour 2010.

Les véhicules 4x4 bénéficient d’une popularité jamais démentie sur le marché russe, la puissance de l’engin symbolisant le pouvoir et la réussite sociale aux yeux des consommateurs locaux. Cette popularité est bien supérieure à celle des modèles considérés comme prestigieux selon les critères occidentaux. En même temps, le concept de break - voiture familiale, n’a pas réussi à s’imposer auprès des consommateurs, ce qui explique des ventes plutôt limitées de cette configuration. Bon nombre de conducteurs lui préfèrent un grand 4x4 en tant que voiture familiale.

Certains concessionnaires ont trouvé un moyen d’augmenter leur marge en proposant à la clientèle des véhicules haut de gamme comme le 4x4 Toyota Land Cruiser Prado, avec un équipement hi-fi d’ancienne génération, notamment un radiocassette. Et expliquent aux clients fortunés que c’est uniquement ce modèle qu’ils reçoivent du Japon. Puisque les Japonais n’ont pas encore découvert l’existence des CD et des DVD, c’est bien connu… Le rééquipement du véhicule avec un lecteur DVD et un navigateur intégré au moment de la vente, rapporte une marge intéressante pour le concessionnaire.

L’association Transparency International vient de publier son enquête sur l’état de la corruption dans le monde : celle-ci progresse. En Russie, les fonctionnaires et les administrations sont montrés de doigt comme le secteur le plus touché par la corruption. Ce qui vaut aux bureaucrates russes une note corruptionnaire de 4,5 sur une échelle de 5. Les administrations russes, ukrainiennes et marocaines sont classées parmi les plus véreuses dans le monde, selon cette enquête. Quelque 31% des personnes interrogées en Russie ont déclaré avoir versé des pots de vins courant les douze derniers mois. Ce taux pourrait être bien supérieur dans le milieu des affaires.

Le ministère de l’Industrie et du Commerce a entamé une campagne de lobbying pour son projet visant à subventionner partiellement le leasing des véhicules pour les entreprises. Le programme vise les organismes de leasing des constructeurs automobiles affichant au moins 50% des capitaux russes. Selon le ministère, son programme pourrait favoriser l’achat de 21 200 véhicules utilitaires et de 4 300 voitures.

   
 

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BALISES

   
     
 

44,5 milliards de dollars : c’est le volume du marché des composants automobiles en Russie en 2008, selon le cabinet Ernst & Young. Dont 12,5 milliards pour la première monte (l’assemblage).

1,4 milliard de dollars : c’est le montant des aides débloquées par le gouvernement et les régions à destination des différentes structures fédérales et territoriales, jusqu’aux municipalités, pour financer le renouvellement de leur parc automobile. Le programme de stimulation des crédits auto pour les particuliers doit recevoir quant à lui un financement de 195 millions de dollars sur trois ans.

41,2 millions de véhicules dont 32 millions de voitures : c’est le parc automobile en Russie au 1er janvier 2009, selon l’agence Autostat.

1,5 million de personnes travaillent dans l’industrie automobile et celle des composants auto en Russie, selon les déclarations de Viktor Khristenko, ministre de l’Industrie et du Commerce.

753 000 véhicules d’occasion ont été importés en 2008.

 
 

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AGENDA

     
       
 

- MIMS – Interavto : du 26 au 30 août 2009 à Moscou
Moscow International Motor Show et International Automotive Exhibition InterAuto, sur le même site, font partie des rendez-vous des constructeurs auto du monde entier.
mims.ru
interauto-expo.ru

   
     
 

- Auto+Automechanika : du 28 octobre au 1er novembre 2009 à St Petersbourg
www.autospb.messefrankfurt.ru

 
     
 

- Automechanika : du 10 au 12 mars 2010 à Moscou
Equipement, accessoires, services pour l'automobile.
automechanika.ru

 
     
 

- The Russian Automotive Industry : mars 2010 à Moscou
Une conférence internationale organisée par Adam Smith Institute. Avec des interventions des principaux acteurs de l’industrie locaux et internationaux. On y croise le gratin des dirigeants de l’industrie automobile russe, ainsi que leurs directeurs d’achats.
www.adamsmithconferences.com

 
 

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